Réveil avant 7 heures. Petit footing dans la ville, histoire de trouver des repères. Le centre est dans la continuité de l'embarcadère et se rejoint par une longue rue avec alternance de sable, de trous, de macadam, et même de pavés. Les écoliers et collégiens sont déjà sur la brêche, d'ailleurs toute la ville s'éveille, les commerçants ouvrent leurs persiennes, les stands des vendeurs sur la place au bout de notre rue se remplissent. S'en suit une rue très commerçante avec une sorte de marché, pas mal de poissons et crevettes à vendre. Puis j'arrive à l'embarcadère le long du fleuve rio Preguiças. Je longe le fleuve en le remontant, à la recherche des autres pousadas (Barreirinhas est une ville très touristique). Après un long moment, j'en voie une indiquée, je poursuis, après un kilomètre, j'abandonne: trop loin. Retour vers la pousada.

Douche, café da manha, au même endroit qu'hier soir, donc au bord du rio. Rien à redire, le cadre en plus :-). Au passage, nous faisons le petit détour vers la piscine: miracle, à part une grenouille qui s'y baigne, l'eau est superbe. Mais d'abord, les tâches de la journée: organiser le voyage à l'une des lagunes dans les lencois, et trouver une agence pour acheter le billet d'avion Sao Luis - Fortaleza. A côté de la piscine, Blanche Neige et les 7 nains: comme c'est mignon :-).

La pousada n'a pas de connection à Internet m'avait dit la personne à la réception hier soir. A tout hasard j'allume le Netbook: surprise, la pousada a un réseau WIFI, avec une connectivité excellente en proximité de la réception. Cependant pas d'accès Internet. Je me renseigne de nouveau à la réception: il m'explique qu'ils  dépendent de la prefeitura pour le signal, et que ces jours-ci cela ne marche pas. Je devrai me contenter de cette explication.

En route vers la ville donc. On refait le kilomètre vers le centre, cette fois sous le soleil de 9:30 heures, ça commence à taper. Arrivé au centre,  nous trouvons une première agence. Nous demandons pour le billet d'avion, apparemment une seule agence fournit le service, c'est Tropical Adventure (ou quelque chose comme cela), de l'autre côté de la dune (celle que nous avons vue la veille en arrivant, au bord du rio). On repart donc. Le soleil est toujours plus haut, cela monte pour contourner la dune, et l'ombre est rare, bref la routine. Au passage on repère, jusqu'au bout de l'embarcadère un restaurant, sur le mur sont peintes les inscriptions, recommandé par le Quatro Rodas, le Guide de Routard, le Petit Futé, et même le Michelin (!). Ce sera notre adresse du soir. Arrivés à l'agence, je vois sur la porte d'entrée une pub pour le survol des lencois en avion. Le doute s'insinue dans mon esprit, vite confirmé par la charmante demoiselle: les seuls vols qu'il vendent, c'est pour survoler les lencois en avionette. Par curiosité nous demandons le prix: 200 reals par personne pour 1/2 heure. Pas de quoi nous convaincre. Pas de chance pour les deux touristes présents dans l'agence: ils ont réservé un vol (si je comprends bien cela fait partie d'un package), mais il faut être 4 pour partir, et à ce moment ils ne sont que deux. L'agence nous indique que personne en vile ne nous vendra un billet Sao Luis - Fortaleza. Pour n'être pas venus pour rien, nous nous renseignons pour la ballade aux lencois. Il y a deux lagunes à visiter: lagoa azul et lagoa bonita. Le Quatro Rodas indique que si on n'a le temps que pour visiter une seule, lagoa bonita est le bon choix pour la vue des lencois. C'est donc des billet pour lagoa bonita que nous achetons, 50 reals par personne, on passe nous prendre à 14 heures à la pousada, durée prévue 4 heures.

Une chose sur deux de faite. Nous repartons vers le centre ville. Le soleil est encore plus haut, toujours aussi peu d'ombre, mais bon cela descend. Nous avons donc un problème de billet d'avion Sao Luis - Fortaleza. Direction le café Internet près du Banco du Brésil, que j'avais repéré hier soir quand nous avons retiré du liquide à l'arrivée à Barreirinhas. Carole vérifie ses emails, pendant que je recherche un billet. Le moins qu'on puisse dire c'est que la connectivité est lente, très lente ... Surprenant, puisque je me souviens en particulier de cafés Internet au fin fond du Mexique il y a 4/5 ans avec de la connectivité à très haut débit, et nous sommes quand même dans une ville de taille raisonnable, et à forte activité touristique, mais bon il faut faire avec ... Une bonne heure plus tard, le bilan: le site de la TAM offre le meilleur prix pour l'aller simple Sao Luis - Fortaleza, il y a un vol dimanche qui arrive à 16h40, soit un peu plus de 3 heures avant notre départ pour Lisbonne: parfait. J'ai pu réserver les sièges, je passe à la carte de crédit, cela marche ... jusqu'au moment où il me demande le "numéro SPF". Je demande à Google ce qu'est le SPF, c'est effectivement un processus d'enregistrement des cartes de crédit, semble qu'il puisse se faire en ligne. Il me semble trop compliqué d'essayer de le faire. Je passe donc aux sites classiques. Un moteur m'indique que eDreams offre le meilleur prix, à 360 Euros sur le même vol que j'ai identifié. Le temps de franchir les premières étapes de la réservation, le prix est déjà proche de 450 Euros. Bye bye eDreams. Je me rabats sur voyage-sncf (nous en avons été satisfaits dans le passé), le site m'indique dès le début un prix vers 420 Euros qui ne changera pas lors des étapes de réservation et paiement. Malheureusement, à la dernière étape, problème technique lors de la liaison avec la compagnie émétrice, merci de ré-essayer plus tard.. Nous craquons, décidons que nous trouverons bien une agence à Sao Luis, où le prix sera de toutes façons moins cher que sur un site Internet international ou français.

Retour à la pousada, cette fois sous le soleil de 12:30, encore moins d'ombre, cette fois c'est plat, mais ça cogne ! Arrivée à la pousada, passage direct à la piscine. Ouh que cela fait du bien ! Avec la pousada Vila Bela Vista de Jeri, ce sera la meilleure piscine du voyage. Il est bientôt 14 heures, le temps du rendez-vous pour la ballade à la lagoa bonita.

Ca cafouille un peu au départ, on commence par attendre un couple de jeune chinois un peu perdu qui loge à la même pousada que nous, puis on fait le tour de la ville pour récupérer des touristes d'autres pousadas. Je comprends que Barreirinhas est un carré elogé dans un méandre du rio Preguiças, qui matérialise les côtés nord (où nous avons acosté la veille), ouest (où est située notre pousada) et sud (où sont situées d'autres pousadas). Nous arrivons finalement à l'embarcadère, changement de jeep, arrive une brave jeep Toyota, nous sommes 10 touristes à monter sur les sièges situés sur le plateau arrière. Encore un arrêt en face d'un supermercado, histoire d'acheter des bouteilles d'eau, et nous voilà enfin partis.

Premier obstacle: le rio Preguiças. Pas de pont à Barreirinhas, la ville est au sud, les lencois au nord du rio: ce sera donc la traversée en bac. Beaucoup de jeeps chargées de touristes franchissent ce bac tous les jours, les boutiques d'artisanat et bouffe sont donc nombreuses, sur les deux rives. Passé le bac, nous remontons nos montures, c'est le cas de le dire: c'est parti pour un rodéo qui va durer une bonne heure. Dans le rôle du taureau, la brave jeep toyota, qui va nous secouer dans tous les sens pendant une heure à l'aller, et une heure au retour. Chapeau Toyota. A ce niveau de difficulté, aucun autre véhicule n'est présent. Dans le rôle du cow-boy, les 10 touristes. Pas beaucoup de mérite: nous n'avons pas été prévenus, et il y a suffisamment de barres en acier pour se tenir, et des accoudoirs en fin de banc pour éviter d'être éjectés. N'empêche: jamais nous n'avons autant été secoués dans un véhicule. Eurodisney et Parc Astérix, rhabillez-vous. Durant une heure nous serons secoués de droite et de gauche, de haut en bas, à toutes les fréquences possibles, pendant que nous ferons nettement plus que frôler la végétation qui cogne contre les tubes de protection (je récupérerai quand même une branche au coin de l'oeil, sachant que je suis en fin de banc - plus de peur que de mal). Pendant ce temps, la jeep se fraie difficilement un chemin sur une longue piste faite de sable fin, et qui serpente entre et sur des collines, couvertes d'une végétation constituée d'arbres et arbustes, assez dense malgré le sol sablonneux. Un grand, long moment d'émotion forte ! Nous franchissons un gué, traversons un hameau complètement paumé, deux ponts de bois, une plantation de caju (ce qui  nous permet de comprendre que le caju est le fruit d'un arbre), finalement, arrêt au pied d'une dune couverte de végétation, mais qui est bien de sable fin. Tout le monde descend.

Quelques jeeps sont déjà arrivées, quelques autres suivront, au total il y aura bien 7 ou 8 jeeps qui déchargeront les touristes au pied de la dune, qu'il faut monter à pied, après avoir franchi à pied un petit gué..

Pour aider à la montée, une corde que chacun saisit, et qui est effectivement la bienvenue. Un deuxième tronçon: cette fois la végétation s'estompe, il y a toujours une corde mais elle est moins nécessaire.

Arrivés au sommet ... le pied ! C'est magique, les lencois s'offrent à nos regards émerveillés. Grandiose. Le Quatro Rodas avait raison, du haut de cette dune, le panorama est tout simplement magnifique. Ce sont dunes et lagunes à perte de vue ! Comme sur les cartes postales. Sauf que l'on marche sur la dune et que l'on va nager dans les lagunes :-).



Quel contraste: d'où on vient, vers le sud, c'est végétation et couleur verte à perte de vue, devant nous, vers le nord, pas un arbre, pas un brin d'herbe, que du sable et de l'eau !

Après les quelques photos d'usage, on descend donc vers la première lagune. Je ne me souviens pas de son nom. Vite en maillot de bain et à l'eau. BIen sympa, mais pas le même plaisir qu'à la lagoa verde: l'eau est peu profonde - jusqu'à la taille - et il y a dans l'eau une végétation, genre nénuphars, avec de long duvets noirs qui se concentrent en cheveux fins quand on les prend dans la main. Le cadre reste magique. Cela veut simplement dire qu'il faut faire les deux balades: à la lagoa verde depuis Atins, et à la lagoa bonita depuis Barreirinhas (et je suis sûr qu'il y en a plein d'autres à faire).

L'heure qui suit nous verra changer de lagune en franchissant une dune, cette fois c'est bien la lagoa bonita. Presque pas de végétation, mais toujours de l'eau jusque la taille. Puis nous ferons le tour de la laguna bonita, alors que le soleil baisse sur l'horizon: les couleurs changent, le soleil couchant se reflète dans les lagunes, certaines dunes deviennent couleur ocre, superbe ! Nous assistons finalement au coucher du soleil depuis la dune par laquelle nous sommes arrivés il y a maintenant près de deux heures. Comme presque tout le temps depuis que nous sommes arrivés, au moment où le soleil arrive près du sol, un voile nuageux le masquera. On ne lui en tiendra pas rigueur, l'après-midi a été trop belle !


Ce n'est pas de tout ça, il faut rentrer, on dévale les deux dunes, on franchit le gué, passage obligé aux quelques tentes qui abritent des babioles pour touristes, et on remonte dans les jeeps. Au retour, même programme qu'à l'aller: rodéo, sauf que cette fois c'est de nuit, puis traversée en bac pour retour sur la rive droite du rio Preguiças. La jeep nous dépose à la pousada (encore bravo Toyota). Il n'est pas loin de 19 heures. Douche, un kilomètre à pied pour revenir à l'embarcadère, nous arrivons au restaurant. Bonne surprise, il y a de la musica en vivo, en particulier du foro. Sinon, le restaurant est grand, et déjà fort rempli, en particulier les petites tables sur la jetée en bois, juste au bord du rio Preguiças sont toute prises. Dommage, nous nous rabattons sur la paillotte principale, qui restera bien agréable. Deux caipirinhas chacun et une moquaca plus tard, nous sommes ravis. Sur la durée, le restaurant n'a cessé de se remplir, le personnel a plutôt assuré. Sûrement qu'il n'est pas seulement recommandé par le Quatro Rodas, Routard et Petit Futé. D'ailleurs dans la salle nous rencontrons des visages que nous avons croisés ces deux dernières semaines ici ou là. Petite surprise au moment de payer avec la carte: la serveuse nous amène à une bonne centaine de mètres de là, à un autre restaurant: visiblement ils n'ont qu'un terminal Visa pour les deux restaurants, à moins que ce soit la connexion du premier restaurant qui ne fonctionnait pas ce soir ... Bon, il faut encore faire le kimomètre pour rentrer à la pousada, puis position horizontale, que nous estimons bien méritée !