7 heures, je tente le footing, vu le traitement à base de double caipirinhas des jours précédents. Le long de la plage, c'est marée basse, pleins de pêcheurs, certains rentrent leur bateau, d'autres le sortent. J'y vais doucement, le mollet droit tient. Preuve des vertus curatives de la caipirinha :-).

Café da manha, Internet / blog. Miracle, depuis la WIFI de la pousada je peux télécharger des photos vers le blog, cela me permet de rattraper une partie du retard.

Notre chauffeur-guide arrive un peu avant 10 heures. En route pour Atins, porte d'entrée Est au Parc National de los Lencois Maranhenses. On traverse d'abord Tutoia, sa zone urbaine puis rurale. Le chauffeur nous apprend qu'il y a au total 50 000 habitants dans le district de Tutoia, dont 15 000 en zone urbaine. Nous comprenons mieux l'animation d'hier au soir: nous n'étions pas dans un petit village. Le début de la route est complètement défoncé, du genre où on se dit que les Ponts et Chaussées locaux auraient mieux fait de ne pas mettre d'asphalte. Premier arrêt juste en sortie de zone urbaine, direction los "Pequenos Lencois" nous dit-il, une mise en bouche matinale. Puis à quelques kilomètres, arrêt sur un bistrot-lagune, maintenant un grand classique de la région. Le chauffeur nous explique que les samedi et dimanche, l'endroit est plein à craquer. Pour l'heure il n'y a que nous, une petite photo et en route.

La route bifurque à droite vers Paulino Nieves, elle vient d'être refaite, ce sera donc du billard jusque Paulino Nieves. Je commence à me demander si nous n'allons pas faire tout le trajet sur le bitume. Mais juste en sortie de Paulino Nieves, nous bifurquons à droite, direction le sable, que nous ne quitterons plus jusque Caburé.

Après quelques kilomètres vers le Nord, nous arrivons sur la plage. Immense, c'est marée basse, un paysage un peu lunaire, des restes de mangrove dépassent du sable. Le chauffeur nous explique que le sable a progressivement recouvert la mangrove, la détruisant. En combien de temps ? Il nous répond qu'il a 32 ans, et qu'il a toujours vu la plage ainsi.

Durant le trajet, le chauffeur nous explique également que le lendemain a lieu le rallye annuel de nuit: 40 4x4 et au moins autant de motos qui partent à 9 heures le soir de Tutoia, et rejoignent Barrerinhas par les pistes de sable, bivouac de 3 heures du matin à midi le lendemain, et retour. Bien sûr il y participe. D'ailleurs une pub pour l'évènement couvre le flanc de son 4x4. Ça doit être sympa, pour un peu on lui aurait demandé de nous inscrire.

Nous avalons les kilomètres très rapidement sur la plage: à part éviter de rouler sur un reste de mangrove, il n'y a qu'à tailler tout droit. Après moins d'une heure le long de la plage, il bifurque à gauche, quitte la plage, nous voyons des baraquements, et un embarcadère, c'est déjà Caburé, il est midi, nous sommes arrivés au point où il nous faut prendre la lancha pour Atins, de l'autre côté du Rio.

Tout se passe dans une pousada le long de l'embarcadère, qui fonctionne en "oasis touristique": les 4x4 et surtout les bateaux en provenance de Barrerinhas déversent leurs dizaines de touristes, pour le package photos  - déjeuner - achat de souvenirs. Quant à nous, on nous explique qu'il faut attendre deux heures que la marée soit montante, pour qu'un bateau nous mène à Atins. Une lemonada, un casquinha de cangrejo chacun, et quelques dizaines de pages de nos bouquins respectifs plus tard, nous voilà partis, avec un autre couple, dans la lancha qui, pour 50 reals, nous laisse 20 minutes plus tard (faut dire qu'elle fonce sur l'eau), juste devant notre pousada.


Première impression excellente: des cocotiers, des bungalows en brique très propres, une zone commune agréable et un bon accueil. Nous prenons possession des lieux. Près de notre bungalow, un paon fait la roue :-). Nous voulons nous rafraichir à la piscine, là cela se gâte un peu: l'eau est suffisamment verte pour nous faire hésiter, finalement nous ne nous baignerons pas, en tous cas pas aujourd'hui. On loque un peu en bord de piscine, puis dans le bungalow, histoire d'attendre que le soleil commence de baisser sur l'horizon.

Puis marche vers la plage: la pousada est située côté fleuve, au sud donc du village, côté opposé à la plage. Il nous faut 20 minutes environ pour atteindre la plage, en traversant le "centre" du village. Puis nous la longeons. En revenant nous répérons une pousada / restaurant qui a l'air sympa et une pizzeria. Sinon, c'est vraiment le bout du monde, que des chemins en sable, très peu de véhicules, peu d'habitations, nous voyons de charettes tractées pas des beufs, des chevaux, mais curieusement toujours pas par des ânes, qui semblent réellement les pachas de la région.

Il est 18 heures, je vais me renseigner à la réception pour le lendemain. Monica nous reçoit. D'une part elle nous propose pour ce soir, vu que c'est la pleine lune, une balade de nuit sur les dunes puis diner dans restaurant de pêcheur au bord de la plage. Cela nous paraît un bon plan, donc nous sommes partants. D'autre part nous nous donnons rendez-vous le lendemain à 7:45 pour une excursion à la Lagoa Verde. Elle a le temps de nous expliquer que les chiens (ils sont au moins 5 ou 6) sont là pour chasser les änes, chevaux et autres vaches, ainsi que faire peur aux rôdeurs éventuels la nuit, encore qu'elle confirme que la délinquance est très faible, et la violence nulle sur le village, les chats (eux doivent être au moins une dizaine) pour les petits rongeurs, et la bassecour (à part les paons qui nous ont accueillis près de notre bungalow, il y a en effet également des poules, et quelques oies. Tout ce petit monde coexiste de manière fort sympathique.

Il est 18:30, nous voici partis avec deux italiennes pour 25 minutes de 4x4 au travers du village, puis le long des dunes. Petit arrêt pour marcher jusqu'en haut de la plus grande, 50 mètres de haut pour voir les lagunes se refléter grâce à la lumière de la pleine lune: un moment sympa. Puis on reprend la piste le long de la plage, croisant les habituelles vaches et ânes, jusqu'à notre destination: le restaurant de bord de plage. Caipirinha (qu'il a fallu là encore négocier, et une seule car nous avons épuisé sa cachaça), poisson grillé pour moi et camaraos al alho pour Carole. Basique et correct, le tout pour 64 reals. Retour par le même chemin, une journée bien remplie, il est temps de nous coucher.