Pas de footing ce matin: les deux caipirinhas d'hier soir n'ont pas réparé mon mollet droit. C'est donc passage direct à la case café da manha, superbe comme toujours.

Nous partons à midi, au programme donc faire nos paquets, le check-out, petite séance Internet sous la paillote en bord de mer, cela devrait le faire. D'ailleurs, je vois que j'ai un email de notre banque qui demande de les contacter, car ils suspectent utilisation frauduleuse de ma carte à Fortaleza. Je les appelle, et effectivement, cela fait une semaine que des tentatives ont lieu tous les jours de retirer de l'argent avec ma carte dans la zone de Fortaleza, alors que j'ai ma carte avec moi. Alors que je croyais que les prélèvements que j'avais observés en début de semaine dernière correspondaient à mes tentatives de retirer, pas du tout. Quelqu'un semble-t-il s'est emparé et de mon numéro et de mon code, et a retiré de l'argent, jusqu'à ce que la banque refuse les prélèvements. Je me souviens maintenant d'une personne qui a voulu m'aider à faire mon premier retrait (le premier distributeur ne fonctionnait pas), c'est là que cela a dû se passer ... Moralité: ne laissez personne vous aider. Je confirme l'opposition aux retraits sur ma carte, la personne que j'ai au bout du fil est rassurante sur le fait que les prélèvmeements effectués seront remboursés. Bonne nouvelle !

L'heure du départ arrive. Check-out, donc. A 165 Reals la nuit le BGK est une bonne adresse. Nous chargeons (sur nos épaules bien sûr!) nos sacs à dos, et partons pour l'arrêt de bus, à 200 mètres de là, face à l'église. A midi moins cinq, voilà le bus. Il est même en avance... En fait pas vraiment, puisque entre midi moins cinq et midi 10 nous ferons 3 passages devant l'église, et visiterons tous les recoins de Barra Grande. L'occasion de se rendre compte que si l'antenne parabolique est dans pratiquement tous les jardins, côté mobilier c'est beaucoup plus sommaire, dans bien des habitations. Mais bon, il y a les hamacs :-).

Enfin nous voilà en route vers Parnaiba. Le bus est un peu basique, mais nous n'avons que 60 kms à parcourir (10 reals chacun), une route toute droite et monotone, comme l'avait été la route de Camocin à Barra Grande, que le bus devra quand même partager avec les ânes (qui ont tendance à rester sur le bord) et les vaches (qui elles se trouvent fort bien au milieu de la route). Le chauffeur trace donc son chemin à coup de klaxon. Il utilise d'ailleurs la même technique pour les cyclistes, qui n'ont d'autre choix que de quitter la chaussée pour le bas-côté. C'est bien la loi du plus gros qui l'emporte :-).

Nous voici à Parnaiba. Carole, dans un email aux filles indiquera que c'est un "trou du cul brésilien". Il n'empêche, Parnaiba est la seconde ville de l'état du Piaui, et le South American Handbook (vous vous souvenez, c'est la bible de voyage en Amérique latine ...) la décrit comme une ville d'étape fort agréable. Force est d'admettre que c'est Carole qui est plus près de la vérité :-). D'ailleurs le même South American handbook confond le Porto das Barcas, où est située notre pousada ( le bus nous a déposé juste devant, il suffisait de demander :-)) et le porto dos Tatus, à 14 kms vers le nord, et d'où partent les bateaux pour les excursions vers le delta. Eh oui, le South American Handbook, ce n'est plus ce que c'était.

Bref, nous prenons possession de notre chambre. Une touriste autrichienne nous explique que l'endroit est super, qu'elle va encore rester quelques jours pour aller voir les baleines au large (ah bon, il y a des baleines dans le coin ?). Ce sera la seule touriste que nous verrons dans la ville, à part nous. L'hotel n'a pas de WIFI (donc pour le post de ce billet pour le blog il faudra attendre quelques jours), et pas d'eau chaude, mais à 70 reals on ne peut pas tout avoir, et vu la température ambiante, l'eau chaude ne nous manquera pas une seule seconde.

Vers 14 heures nous partons pour un premier repérage. Seule une agence de tourisme est ouverte. Deux options pour rallier Tutoia, à l'extrémité du delta côté mer: 650 reals dans la grande lancha touristique, ou la lancha rapida à 200 reals. Nous reviendrons après notre premier tour dans la ville et sélectionnerons cette option, après avoir visité une autre agence qui ne proposait que le tour à 650 reals. Nous demandons également si elle peut appeler l’hôtel à Tutoia pour le lendemain soir, ce qu'elle fait fort gentiment. C'est la seule pousada mentionnée à Tutoia par le 4 Rodas. Pas de chance, l’hôtel est plein. Elle nous donne deux autres adresses. Nous décidons de ne pas réserver, et voir sur place. Surprise, alors que nous sommes dans l'agence il se met à pleuvoir. Cela dure 15 minutes, et surprend même les locaux. J'imagine que ce seront les seules 15 minutes de pluie de notre séjour ... En tous cas la chaleur était étouffante. Sinon, cela nous prendra 3 banques et 4 distributeurs pour pouvoir refaire le plein de cash. Il est temps de rentrer à la chambre pour une petite sieste, et ne ressortir qu'en fin d'après-midi.

Fin d'après-midi, deuxième sortie, il est environ 16:30, l'atmosphère est moins étouffante. Nous allons d'abord à un Internet Café qu'on nous a indiqué 'eh oui, changement de standing, pas de WIFI dans la pousada dos Portos dos Barcos). Un email aux filles pour indiquer qu'on entre dans zone avec connectivité aléatoire, un coup d'oeil à la bourse (ça va pas mieux :-(). Puis  nous poussons un peu plus loin. Pas mal de commerces ont ouverts (mais vers 18 heures ils donneront l'impression de fermer déjà). Des télés sont dehors, il semble qu'il y ait un match de foot  Allemagne - Brésil. On regarde la fin du match en buvant une bière, à une "guinguette" posée sur une place arborée, près d'un arrêt de bus fort fréquenté. Pas mal de collégiens et travailleurs qui rentrent du boulot. Deux touristes: nous.  Le score final 3 pour l'Allemagne, 2 pour le Brésil, pas de quoi pavoiser. Retour vers la pousada.

Encore quelques mots de l'endroit où nous sommes. Dans le Quatro Rodas, c'est décrit comme une zone commerciale et touristique fort animée. Nous observons bien en fin d'après-midi que quelques boutiques ont ouvert, et il y a bien en bord de rivière un restaurant / café avec une terrasse sympa, où lors de notre première sortie en début d'après-midi nous avons pris une jarra de lemonada, mais question animation ... nous sommes les seuls à errer dans la zone :-(.
Bon, c'est l'heure de la caipirinha, nous venons de prendre une douche rafraichissante, allons ressortir, qui sait nous allons peut-être nous retrouver au milieu d'une animation étourdissante ...

19 heures, après une bonne douche, nous sommes prêts à repartir. Ce sera pour faire 20 mètres, jusqu'à la fameuse terrasse au bord de l'eau. Des tables sont été dressées dans la fameuse rue animée (d'après les guides). Pour l'instant elles sont vides, et à la terrasse au bord de l'eau où nous allons passer la soirée, nous sommes les premiers clients.

Deux caipirinhas et un repas plus tard, arrosé d'un cabernet sauvignon, il faut reconnaître que nous ne sommes plus les seuls. Le repas est très bon, et l'air au bord de la rivière bien rafraichissant, bref nous passons une bonne soirée bien arrosée, à 165 Reals, dessert de Carole (c'est la première fois depuis le début du voyage), et cafés compris, nous sommes repus et satisfaits. Nous quittons la pousada pour Tutoia aux aurores demain, donc il est temps d'aller se coucher. Cela tombe bien, nous avons 30 mètres à faire pour retrouver notre chambre.