Le départ du catamaran pour Alcantara est prévu à 8h40, nous devons faire le check out, et arriver à temps pour acheter les billets => pas de temps à perdre: lever avant 7 heures, douche, café da manha, on remplit les sacs à dos, qu'on laissera pour la journée à la concergierie, check out, pas de surprise (180 reals la nuit).
Il faut attendre pour le taxi, mais la circulation étant OK nous arrivons un peu après 8h15 à l'embarcadère. On nous dit d'abord que seul le bateau de 9h45 (vedette de la compagnie Diamantina) est disponible. Je demande pour le catamaran, un type me désigne un de ses responsables, à bord du catamaran. Pendant une bonne dizaine de secondes, ce dernier me dit qu'il y a de la place, mais il parle avec une autre personne sur le quai, et se ravise, c'est KO pour nous, plus de place. Nous reste à retourner au guichet de Diamantina et acheter des billets pour la vedette de 9h45. Principal inconvénient (au-delà du fait que nous devrons attendre 1h15 pour le départ), le retour à 17 heures, quand le retour du catamaran était annoncé à 14 heures (puis à 15h30). 17 heures, cela fait fort long pour Alcantara (notre souvenir d'il y a 29 ans est qu'il n'y a pas grand chose à y faire à part s'imprégner du lieu et de ses vieilles pierres), mais bon...
L'attente à l'embarcadère s'avèrera divertissante, grâce aux personnages qui occupent le lieu quotidiennement. Il y aura une discussion fort animée. Je n'ai pas compris grand chose, mais il semble bien que cela tournait autour de l'utilité relative du job de chacun. Nous verrons également le départ de deux catamarans, remplis essentiellement pas des groupes de touristes.
Notre vedette arrive d'Alcantara avec un peu de retard. Rien de très grave, nous embarquons sur le pont supérieur, sièges individuels, pas trop de monde, houle faible sur le parcours, un peu plus d'une heure de trajet sans histoire, qui nous fait traverser la baie de Sao Luis. Le soleil tape, mais le vent nous rafraichit, même si Carole se protège sous son chapeau, dont la forme épouse de plus en plus celle de sa tête :-). Un peu avant l'arrivée à Alcantara, le moteur se met à vibrer, le bateau finira le parcours au ralenti.
Arrivée à Alcantara: la ville vue du bateau est jolie, qui s'étale paresseusement sur la colline. A l'arrivée nous suivons de près les occupants d'au moins un des catamarans, qui ont peut-être visité une île sur le trajet, d'où leur arrivée presque en même temps que nous. Nous reconnaissons les deux italiennes avec lesquelles nous sommes allés à la lagoa verde, papotons un peu et nous souhaitons réciproquement bon retour au pays (elles repartent de Sao Luis samedi).
C'est pas de tout ça, faut visiter. Et puisque nous démarrons du niveau de l'eau et que la ville s'étale sur une colline, il faut commencer par monter. Nous remontons donc la rue de l'embarcadère, à la recherche de nos souvenirs d'il y a 29 ans. Malgré le soleil de 11h30, nous nous en tirons bien, franchissons une première place, et arrivons sur un genre de promontoire, avec une petite église, des cloches à portée de main, un beau point de vue, de l'air et ... une terrasse de café-restaurant. Ce sera notre premier arrêt. Les tables sous les abris sont réservées, pas de problème, il y a un gros arbre, et le tenancier installe pour nous une table sous son feuillage.
Une demi-heure et un suco natural plus tard, nous avons mauvaise conscience: il faut visiter ! (entre temps Carole aura confondu l'entrée de la sacristie de l'église avec les toilettes du café-restaurant!). Nous nous remettons donc en route, au moment où arrivent les mêmes italiennes: c'est leur groupe qui a réservé les tables pour le déjeuner. Pour notre part, nous continuons l'exploration. Nous arrivons rapidement vers la grande place principale, et là nos souvenirs d'il y a 29 ans jaillissent. Sans doute quelques peintures de façades ont-elles été refaites, sinon, rien n'a changé ! Un banc nous tend les bras, nous y posons nos fesses.
Il y a la maison de la famille Guimarens, sur un coin de la place, qui est à visiter. Cela semble un bon plan, qui nous fera quitter le banc. Ce sera aussi une leçon de portugais par une charmante demoiselle, qui nous fera parcourir les différentes pièces de la maison, construite au 18ème et 19 ème siècle, et qui connut ses heures de gloire au 19 et début du 20ème, avec ses meubles, ses ustensiles et autres vaisselle, toutes authentiques de la maison. Ils vivaient bien les Guimarens (et utilisaient beaucoup de pots de chambre) !
On ressort: qu'est-ce qu'il fait chaud ! Allez, on continue, en longeant les façades à l'ombre (à cette heure et latitude, la bande d'ombre est fort mince :-(). Une nouvelle place et une église: on y jette un oeil. Plutôt mignon. On continue, arrivés devant une pousada et restaurant, la dame nous indique que la fin de la visite est un peu plus loin en prenant la rue à gauche, à l'église des esclaves. On poursuit donc notre chemin courageusement. Au passage nous passons devant un collège. Les élèves sont nombreux et fort dissipés, mais il n'est pas encore 2 heures, les cours n'ont pas comencé. L'église n'est qu'une façade avec une pierre frontale sculptée d'une croix et deux bras enchaînés et croisés. Arrive un groupe de touristes, qui étaient dans le même bateau que nous, et qui ont pris un guide pour la visite. Ce dernier leur explique que l'église ne fut jamais terminée. Bon, voilà, on le sait. Ils continuent plus loin. On les laisse partir, ils tournent à droite, c'est donc que nous n'étions pas au bout de la visite. Pris de remords, nous nous remetons en route. Ce sera pour découvrir une nouvelle place, et une maison qui indique quelque chose comme "Centre de culture aérospaciale". Le centre est "temporairement" fermé. Au travers les grilles, dans le jardin, on voit un étage de fusée. C'es le moment de nous rappeler que, proximité de l'équateur aidant, le Brésil a installé à quelques kilomètres au nord d'Alcantara son centre de lancement de fusées.
Bon cette fois, nous sommes arrivés au bout de ce qui visite, décidons de retourner sur nos pas. L'école est moins bruyante: les cours ont commencé. Sinon, rien à signaler, on se laisse guider par la pente descendante, repassons devant le promontoire avec terrasse, il est maintenant complètement plein, au passage nous croisons de nouveau les deux italiennes qui viennent d'y terminer leur repas. La pente continue de nous entrainer jusque l'embarcadère. Il y a quelques barraques avec terrasses, nous en choisissons une suffisdamment éloignée de la sono. Il doit être 14h30, le départ est à 17 heures, et nous n'avons pas emmené de bouquin: quelle erreur ! On commande des boissons fraiches, et on laisse passer le temps.
Heureusement, la proximité de l'embarcadère crée de l'animation. Un gros bateau en bois vient d'arriver. Nous ne savons pas encore que c'est celui qui nous remmènera vers Sao Luis. Pour l'heure, c'est le déchargement des marchandises, à l'ancienne: les uns chargent les colis sur leur tête, d'autres sur leur épaule, d'autres encore dnas une brouette, et finalement les derniers utilisent une espèce de chariot avec des roues de voiture pas tout à fait de la même taille. Ils s'y mettent à 5 ou 6 pour franchir les étapes les plus difficiles du quai. Une partie des marchandises terminent chez un commerçant situé au début de la rue qui monte vers le centre, une autre partie à l'arière de deux pickups, et le reste dans une charette tirée par un cheval.
Des gamins jouent à faire rouler un pneu. Carole se souvient que sur mon Blackberry il y a un jeu de Sudoku, cela l'occupera bien pendant la moitié du temps que nous avons à attendre. Les touristes redescendent progressivement du centre. Un dernier petit salut aux italiennes qui repartent vers le catamaran, qui s'apprête à repartir.
Nous décidons de bouger un peu. Faisons le tour du quai, le catamaran n'est pas encore parti, finalement il ne partira pas beaucoup avant nous. 1/2 heure plus tard, nous nous rasseyons à la même table. Cette fois ce sera une bière. Les touristes qui étaient sur le même bateau que nous redescendent et se dirigent vers le quai. Il est à peine 4h20, le départ est annoncé à 17 heures. Nous les laissons passer, finissons notre bière et décidons de les rejoindre sur le quai.
Le bateau qui nous amenés est à quai, vide. Tout le monde, touristes et locaux se dirige vers le gros bateau de bnois (est-ce celui que nous avions pris il y a 29 ans ?), nous faisons donc pareil, il y a pas mal de monde, cela permettra de nous assurer une place assise. De 16h30 à 17 heures, le bateau se remplit progressivement. Bientôt il n'y a plus de place assise, ce qui n'est visiblement ps un problème. Vient l'heure du départ, une dernière dizaine de passagers, qui attendaient sur le quai depuis un bout de temps montent: ce sont ceux qui, n'ayant pas de réservation étaient en "stand-by". Pendant ce temps, le bateau qui nous a amenés est reparti à vide. Il semble bien que les passagers de deux bateaux ont été tassés sur le deuxième.
En route donc vers Sao Luis. Départ sans problème, assez vite, un matelot ouvre la trappe qui mène sur le toît. Les habitués s'y précipitent, ce qui donne un peu d'espace aux passagers du pont inférieur. Au-delà d'un certain quota, le matelot referme la trappe. Tant pis pour ceux qui voulient encore monter, il sera intransigeant. Le bateau a une voile, je crois que nous ferons donc le trajet au moteur et aidé de cette voile. Arrivés au milieu de la baie, nous sommes soumis à la houle venant du large, et qui prend le le bateau de babord avant. C'est la séquence émotion de la traversée qui commence. La dame devant nous commence à se trouver pâle, à moins qu'elle prenne peur. Un premier touriste tire un gilet de sauvetage - ils sont rangés juste sous le toît, au-dessus de nos têtes. Puis deux, puis le mari de la dame devant nous, bientôt ce sont une bonne vingtaine de passagers qui se sont passés le gilet de sauvetage. C'est vrai qu'il y a pas mal de tangage, au point où le bateau quand il tangue, surtout sur tribord, génère une vague, poussée par la paroi du bateau, et que nous avons l'impression de voir de près. C'est vrai aussi que nous sommes fort nombreux. Mais bon, il ne me semble pas qu'il y ait eu réel danger, et en tous cas cela met de l'animation. Nous nous disons que décidément dans ce voyage nous aurons eu pas mal de séquences type "Eurodisney". Nous rejoignons puis dépassons le bateau qui nous avait amenés (peut être a-t-il une avarie, ce qui explique notre retour dans l'autre bateau surchargé ?).
Durant la traversée Carole papote avec sa voisine brésilienne, qui parle très bien l'espagnol, et moi j'échange quelques mots avec un brésilien accoudé au bastinguage près de moi: il est du Mina Gerais, et est venu ici en touriste. Il m'expliquera que les brésiliens n'aiment pas les américains "qui ne les ont pas aidés", mais qu'ils aiment les français. Je me demande en qoui nous les avons aidés ... Nous arrivons maintenant en proximité de Sao Luis, le bateau ralentit, il n'y a plus de tangage. Les passagers qui étaient montés sur le toît redescendent. Visiblement il sont vécu une expérience intéressante :-).
Curieusement le bateau ne se dirige pas vers l'embarcadère d'où nous sommes partis, mais vers Punta d'Arreia, c'est-à-dire la zone de l'hotel où nous avons laissé nos bagages. Serait-ce à cause des hauts fonds qui lui imposent un détour ? En effet, tout-à-coup le bateau, qui avance au ralenti, racle le fond, cela dure bien quelques secondes. L'ambiance qui s'était détendue redevient tense. Est-ce normal ? Le bateau zig-zague, touche encore une fois où deux, et finalement il accoste directement sur la plage à Punta d'Arreia. En surplomb de la plage deux bus attendent. Personne ne se montre plus surpris que cela, ce doit être la procédure normale. Quant-à nous, cela nous arrange: nous sommes à moins d'un kilomètre de l'hotel, cela fera un taxi de moins: nous décidons de partir à pied sans profiter du bus. Il nous dépassera juste en face de l'hotel. Il fait nuit, la marche est donc agréable.
Nous prenons possession de nos sacs, demandons un taxi, et en route pour Iraçagi. C'est vraiment loin. Nous passons la zone Littoranea, puis la praia Calhau, puis el Olho de Agua, et arrivons enfin sur la zone de plage Iraçagi. Le tout sur l'avenue des Hollandais, le tout sans voir une seule fois la plage, et ... avec un bouchon à chaque rond-point: il est entre 19 et 20 heures, c'est l'heure de pointe. Le chauffeur doit refaire de l'essence. Il ne connaît pas la pousada Veneza, et son central razdio non plus, ses collègues de la "station" Iraçagi (deux taxis arrêtés près d'une station service) le renseignent, on quitte l'avenue des hollandais pour une rue parallèle et plus proche de la mer, que nous ne voyons toujours pas, et finalement 42 Reals et probablement 20 à 25 kilomètres plus tard nous voici devant la pousada Veneza, dernière étape de notre périple. Comme toujours, sympa le chauffeur de taxi.
Nous sonnons et entrons, la première impression est excellente. La partie commune de la pousada est gaie, et bien décorée. L'ambiance est familiale. Nous prenons possesion de la chambre, j'ai choisi hier une chambre avec vue sur la mer. J'ouvre donc la fenêtre: la vue est sur un toît d'une quinzaine de mètres de long, et effectivement, au loin et dans le noir, on voit briller quelque chose qui doit être la mer. Pas grave, la chambre est proprette, la salle de bain très bien, et nous ne sentons plus l'opression de Sao Luis. Ces deux nuits en "bord de plage ou presque" devraient bien se passer, même si l'endroit paraît un peu isolé.
Après une douche rapide, nous redescendons. Sur l'arrière une grande terrasse en bois en surplomb d'une lagune, et de l'autre côté un chemin avec des maisons qu'on aperçoit derrière les murs d'enceinte. A la lumière des lampadaires, l'endroit est charmant. Pas de restaurant proche, mais la pousada offre un service de lanche: pizzas ou lasagnes ou sandwiches. Nous prenons l'option lasagnes. Je demande au proprio si nous pouvons avoir des caipirinhas. Il n'en prépare pas normalement pour les clients, mais comme il a lui aussi envie d'une caipirinha, il nous en prépare. Il est italien (du nord de l'Italie, cela a l'air important pour lui), marié à une brésilienne. Nous aurons du mal avec le portuguais de cette dernière. Ils ont deux jumelles qui dorment à cette heure. Il nous explique qu'il vit à moitié ici, et à moitié en Italie, qu'à ce stade il n'est pas prêt de vivre complètmeent ici, trop de choses lui manqueraient. Sa femme et ses filles restent au Brésil lorsqu'il rentre.
J'ai vu qu'il y avait un réseau WIFI de la pousada, lui demande donc le code. Il m'explique que cela ne fonctiuonne pas. Je ne comprends pas bien la raison. Il me montre son installation: l'Internet filaire haut débit n'arrive pas jusqu' la zone. Il accède donc à l'Internet par une clé 3G. Il propose que nous descendions avec notre Netbook pour nous connecter directement à son hub pour traiter nos emails, en évitant les photos / vidéos vu la liaison 3G. Fair enough, cela le fera!
Nous savourons notre caipirinhas, puis nos lasagnes, sur la terrasse au bord de l'eau et au calme. Sympa. Nous pouvons aller nous coucher. Pas de drap de dessus, le couvre-lit, doit faire office de. Allez pas grave non plus, le ronronnement de l'air conditionné nous berce, après une longue journée.