Samedi 20 août: notre dernier jour complet  au Brésil. Au programme, journée plage à Iraçagi. Nous commençons par un footing aux aurores. Direction la plage. depuis la pousada, il nous faut traverser la petite route, puis une bande d'une trentaine de mètres de végétation, et la voici. La marée est montante, quelques promeneurs. Au milieu de la plage une voiture, à l'intérieur, 3 jeunes filles qui écoutent leur radio en sirotant leur canette de bière. Il n'est pas encore 8 heures: impressionnant. Tout le long de la plage, contre la bande de végétation, ce sont des paillotes à perte de vue, avec force de bandeaux publicitaires racoleurs.A cette heure elles sont encore fermées. On voit tout juste  quelques proprios ou employés commencer d'arriver, Quelques pick-ups également, pour amener l'approvisionnement.

Retour à la pousada, douche puis café da manha. C'est marée haute, et nous avons toute la journée devant nous: nous décidons donc de bouquiner dans la chambre, et ressortons en fin de matinée.

Arrivés à la plage, le paysage a complètement changé:la mer a commencé de se retirer. La bande de sable libérée est devenue une route: d'un côté les paillottes qui sont maintenant ouvertes, et de l'autre une succession d'emplacements sont apparus, où les gens se garent en voiture, sur chaque emplacement une table et 4 chaises, sous un abri constitué de 2 piquets plantés dans le sable et une bande de tissus qui fait office de parasol. Les voitures arrivent par dizaines. Les gens s'installent, la plupart laissent les portières ouvertes pour profiter à fond de la musique de leur auto-radio. Quelques uns ont carrément une sono dans leur voiture. En début d'après-midi, ils seront des milliers: c'est tout Sao Luis qui s'est donné rendez-vous. Certains viennent seuls, d'autres en famille, d'autres encore entre amis. Ils restent une paire d'heures, mangent un plat de poissons ou autres crustacés, et repartent.

Côté tenanciers, dès qu'une bande additionnelle de sable a été libérée par la mer, c'est une nouvelle rangée de tables et abris qu'ils déploient, ce qui fait qu'en milieu d'après-midi, la plage est devenue un gigantesque parking, ou faut-il dire un drive-in, où on mangerait sur place ?

Passé la surprise, nous trouverons cette ambiance fort sympatique. Nous nous promènerons durant plusieurs heures au milieu de ce spectacle et en ferons partie en dégustant un plat de poisson arrosé d'une caipirinha (eh oui, c'est le dernier jour, on ne se sentira pas obligés d'attendre la tombée de la nuit).

Retour à la pousada en fin d'après-midi. Puisque c'est notre dernier soir, nous demandons une suggestion pour un bon restaurant afin de célébrer la fin de notre périple. Le propriétaire nous suggère une churrasqueria, dont il nous dit qu'elle est à une dizaine de minutes en taxi. Cela nous paraît un bon plan. Retour à la chambre: elle n'a pas été faite. Un vrai mauvais point, mais bon ... Une douche et un peu de repos plus tard, nous voilà partis. Nous remontons la fameuse rue des hollandais. Arrivés à un rond point, le taxi s'arrête. Il y a ce qui nous paraît être plutôt une barraque en tôle, mais bon il y a quelques gros SUV garés, et les tables sont couvertes de nappes en tissus. On entre donc crânement. Justement une musique assourdissante s'échappe d'un des SUVs, on se met donc en terrasse le plus loin possible. La vue sur la route et le rond-point est imprenable :-(. Le garçon s'approche, nous demandons deux caipirinhas. Il nous répond qu'ils n'en servent pas. La détresse se lit dans nos yeux. Je lui demande ce qu'ils ont, de la bière me répond-il. Va donc pour la bière. On se console en se disant qu'on a donc bien fait de prendre une caipirinha sur la plage.

Au moment de commander notre plat, nous voyons un serveur amener une grande brochette à la seule autre table occupée sur la terrasse. Nous pensons que c'est le plat classique de brochettes de viandes diverses à volonté des churrasquerias du Brésil, nous indiquons donc que nous voulons la même chose. Il 'avèrera que c'est une brochette de saucisses unique, excellente au demeurant. Cependant il nous fait admettre que cette soirée au bord de la route à manger des saucisses avec une can canette de bière est un gros bide. Décidément, Sao Luis tu es trop compliquée, et pas assez agréable. Tu ne nous reverras pas de sitôt :-(.

Le taxi qui nous avait déposé et était sensé nous ramener nous avait laissé la carte de son cousin en nous assurant qu'il n'y aurait pas de problème. Je l'appelle, il m'indique qu'il n'est pas libre. Qu'à cela ne tienne, le serveur nous appelle un autre taxi, qui nous ramène sans encombre à la pousada, pour une soirée à oublier.