Lundi: l'heure du grand départ a sonnée. On ne change pas les bonnes habitudes, d'abord un footing (c'est le jour où je le fais seul), je pars un peu plus tôt, même destination: le bord de plage. Décidément, c'est peut-être la meilleure heure pour être sur la plage.

Retour à la pousada, café da manha, on fait les paquets et les adieux. Amis lecteurs n'hésitez pas: la Vila Vista Bela est une EXCELLENTE adresse, Patricia et Marcio sont super, pour aider, et pour communiquer une excellente ambiance à leur pousada. Avec le couple de français nous vérifions la pousada d'arrivée. Nous sommes au BGK, et eux au Barra Grande Kite (leur voyage a été préparé depuis la France par une organisme type Terre du Monde). Cela nous prend une minute pour réaliser que BGK, ce sont les initiales de Barra Grande Kite: nous sommes à la même pousada. Nous partons donc les premiers en se disant à ce soir.

Quelle balade ! Nous sommes emmenés dans un super pick-up 4x4 avec double-cabine. Le chauffeur a un prénom trop compliqué, je ne le retiendrai pas. Nous partons directement sur la plage, où les pécheurs de crevettes s'activent. L'un d'entre eux nous présente sa pêche du jour. Si j'ai bien compris nous sommes à la fin de la saison de pêche, qui bat son plein surtout en mai-juin. Nous verrons des pêcheurs tout le long des plages. Ils tendent des filets sur plusieurs dizaines de mètres, parallèle à la plage et dans la mer. Puis à plusieurs ils remontent les filets. Il y aura aussi sur la plage pas mal de traffic, vélos, moto-taxis et autre promeneurs: c'est "l'autoroute du litoral".



Très vite le premier arrêt: pour aller voir des hippocampes. On prend une barque qui nous emmène à une cinquantaine de mètres de là et au bord de l'eau (ils se nourrissent des racines des mangroves nous dit le guide du bateau), nous voyons le hippocampes. Ils sont assez nombreux, certains oranges, d'autres plutôt jaunes et finalement d'autres gris. Certaines femelles sont enceintes. Dans cette mangrove nous verrons également des milliers de petits crabes, le rivage en pullule, et quelques oiseaux.


Mais il est déjà temps de nous remettre en route. Quelques minutes plus tard, un premier rio à traverser. Le bac est vraiment rudimentaire, mais cela le fera :-).

Nous nous remettons en route. La piste en sable serpente au milieu d'un bois, avec des racines qui sortent de partout, avec en fond les dunes immaculées et la mer: c'est magique, et cela dure un bon moment.


A un moment, le chauffeur s'arrête et nous montre un mur qui pointe son nez de dessous la dune sur le côté: c'est Tatajuba la velha: les dunes il y a quelques dizaines d'années ont envahi le village. Qu'à cela ne tienne, les habitants sont allés créer un peu plus loin Tatajuba la nova. Nous ne la visiterons pas: le chauffeur s'éloigne du bord de mer, nous serpentons dans un mélange de lagunes et champs. A un moment nous voyons un type dans une petite lagune frappant l'eau comme un malade. Il n'est pas fou nous dit le chauffeur: avec un collègue, ils ont tendu des filets dans l'eau, pour rassembler les poissons, et là il serait en train de les tuer avec son bâton (!). C'est donc une technique de pèche ! Le chauffeur lui demandera de montrer ses prises, dieu merci il n'a que 3 ou 4 poissons, et pas bien gros.


Il est temps de continuer. Un peu plus loin le cadre est carrément pastoral: brebis, veaux, vaches et cochons coexistent et se partagent pâtures et trous d'eau. Il y a aussi des ânes, comme un peu partout dans la région. Je pose donc la question qui me brûle les lèvres depuis plusieurs jours: pourquoi tant d'ânes ? Ils me confirme qu'ils ne servent plus à rien, maintenant que pratiquement tout le monde a accès à des voitures et autres motos. Mais bon, ils sont là, se reproduisent, ne font de mal à personne, et d'ailleurs personne ne s'en occupe, c'est la nature :-). Explication fort convaincante !



D'ailleurs, en parlant de nature, nous voici arrivés à la laguna do porto (je crois que c'est son nom). C'est en un peu moins beau la même chose qu'à la Laguna do Paraiso: des paillotes au bord de l'eau avec chaises et hamacs les pieds dans l'eau. Il est 11 heures, trop tôt pour manger un morceau, une lemonada fera l'affaire, plus un petit bain. Passe un marchand d'huitres fraiches. Ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas mon truc.
Par contre Carole s'en enfile une demi-douzaine, au milieu des "Oh! Ha! Qu'elles sont bonnes !". Je la croirai donc sur parole:-). Pendant ce temps là, notre chauffeur s'est mêlé aux résidents de la paillote, pour une partie de dame. Les pions claquent sur le damier.

On repart, direction la dune la plus haute du coin. En haut, on partage la place avec pas mal d'autres touristes venus en buggy ou 4x4, mais c'est bien une vue super à 360 degrés à laquelle nous avons droit.

Redescente vers Camocin. Nous arrivons au deuxième franchissement de bac de la journée. Cette fois c'est du sérieux, c'est un vrai estuaire de rio, donnant sur (encore) une lagune qu'il nous faut traverser. Nous n'attendons pas longtemps, à l'ombre d'une paillote (il est passé midi, c'est le grand cagnard !). Nous traversons, sympa le coin toilettes sur la rive que nous venons de quitter.

Camocin est une ville plutôt étendue, et nous semble-t-il pas terrible. Nous ne nous attardons pas, d'ailleurs pratiquement tout le reste du trajet sera fait sur de l'asphaltes, avec de longues lignes droites monotones. Dommage que nous ne soyions pas restés en bord de plage. Il y aura bien quelque grès, en particulier posés au milieu de la ville qui s'appelle Chaval. Encore quelques dizaines de kilomètres, et nous voici de nouveau en bord de mer.

C'est Barra Grande, nous sommes au BGK. Ambiance paillote au bord de l'eau et Kite-Surf, relax donc :-). On aime, donc on décide de rester une nuit de plus :-).

On se baigne, mais après 20 mètres vers le large nous avons toujours de l'eau jusqu'aux genoux. On plonge donc en faisant attention de ne pas nous cogner la tête (il y a aussi les ancres des barques amarrées pas loin, et le Kite-Surfeur qui sévit sur la zone :-)), la baignade sera donc de courte durée.

En fin d'après-midi on retrouve Jean-Claude, Laurence et Amarina, ils ont fait le trajet en groupe (plusieurs 4x4, chauffeurs et guides), trajet à peine différent du notre. Eux ont déjeuné à l'arrêt Laguna. On décide de diner ensemble.

Après renseignement, il y a au moins 3 restaurants ouverts le soir à Barra Grande. Pour nous ce sera Mango Seco, cuisine brésilienne, après la caipirinha de rigueur, nous choisissons une moqueca de arraia (de raie donc), excellente, tout comme le poisson de Jean-Claude et Laurence, Amarina s'étant lancée dans une opération pâtes. 170 reals à 5, on a cassé les prix (mais il est vrai que nous n'avions pas pris d'entrée, ni de vin. On devient raisonnable ...). Nous passons une bonne soirée, le restau est à deux pas de la pousada, cela tombe bien, nous sommes prêts pour la position horizontale.